Un dossier entièrement consacré au Blended Learning, avec tribunes et témoignages émanant de l’offre et de la demande… Où en est le Blended Learning aujourd’hui ? Quelles leçons a-t-il apprises d’une crise sanitaire dont les conséquences se feront longtemps sentir ? Comment construire un dispositif Blended Learning en mesure de s’adapter souplement aux attentes évolutives des apprenants et des métiers ?
« Blended » : mélange de formats de formation, efficient, frugal, dynamique.
Des formats (ingrédients)
De fait, les plupart des formats de formation peuvent être classés sous ces étiquettes - présentiel/distanciel, synchrone/asynchrone, forme/informel - qui en valent bien d’autres, mais il y a divers classements possibles. D’où une première question qui attend tout concepteur de Blended Learning : pourquoi choisir tel format plutôt que tel autre ? Selon quels critères… Force est de constater que le choix d’un format est souvent fait au doigt mouillé (format disponible, format à la mode, format que je connais…).
Des mélanges (recettes)
Le Blended Learning étant un mélange, deuxième question : quelle est la bonne recette, car l’analogie est fréquemment utilisée : le Blended Learning, c’est une cuisine qu’on concocte à partir d’ingrédients (les formats de formation). À bannir la tambouille qui restera sur l’estomac, pour privilégier le plat ou le repas qui apporte plaisir et nutriments nécessaires, qu’on digère l’estomac léger. Il ne s’agit pas de viser une étoile au Michelin, mais de se doter du SMIC de compétences qui permettra aux commensaux de se mettre à table sans craindre d’avance pour leur goût et leur digestion. Là aussi on constate la bonne recette est mal partagée, ou bien qu’elle s’appuie sur des considérations limitées (par exemple : diversifier autant que possible les formats d’un parcours, pour lutter contre l’effet de lassitude ressentie par « the modern learner »).
Le Blended Learning : efficient, frugal, dynamique
Par ailleurs le Blended Learning doit être efficient. Il doit répondre à des attentes légitimes et bien analysées, car l’usage de technologies numériques conviviales ne doit pas dispenser d’une analyse rigoureuse des enjeux (pourquoi telle population-cible se forme : gains de performance attendus, mobilité interne, adaptation à la transformation digitale des activités, formations obligatoires, etc.). C’est dans sa capacité à répondre efficacement à ces besoins qu’on attend le Blended Learning.
Il doit être optimisé… N’insistons pas trop sur ce point connu de tous : les ressources en temps et en capital sont comptées, elles inscrivent toute solution Blended dans des limites qui peuvent être vues comme un appel à l’intelligence pédagogique. Cette contrainte va s’accroître au fur et à mesure où les entreprises découvriront l’étendue des dégâts de la crise sur leur bilan. Donc viser un Blended Learning frugal.
Il doit être dynamique : le Blended Learning doit évoluer sans cesse, avec les besoins, les usages (la généralisation de la classe virtuelle par exemple), les innovations technologiques, la montée en puissance de thématiques de formation jusqu’à présent en retrait (par exemple la formation au bien-être qui s’est fortement développée avec la contrainte du télétravail). Le blended aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec la combinaison élémentaire - présentiel et modules e-learning - apparue il y a une quinzaine d’année. De nouveaux ingrédients sont apparus, les goûts ont changé (mais il y faut toujours les mêmes nutriments), les guides gastronomiques sont passés par là qui récompensent ou sanctionnent des nouvelles cuisines (comme les analystes le font dans le domaine du Digital Learning…).
C’est à ce petit tour d’horizon que je vous convie le 15 mars, avec notre Dossier annuel : les nouvelles voies du Blended Learning.
Michel Diaz
|